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La dimension sociale dans les arts d'Ahwach au coeur d'une conférence à Ouarzazate
OUARZAZATE (MAP) - Les participants à une conférence organisée, samedi à Ouarzazate, ont mis en exergue l'importance de la dimension sociale dans les arts d'Ahwach pour perpétuer ces arts populaires.
Organisée en marge du festival d'Ahwach, cette conférence a permis aux chercheurs et intéressés à ce style d'art populaire de débattre des différentes voies, à même d'assurer la continuité des troupes locales.

L'une des idées phares revenues dans le débat est celle incitant les collectivités locales à prendre en charge de manière matérielle ces troupes, afin qu'ils puissent faire d'Ahwach un art qui se transmet de génération en génération.

Cette recommandation a été renforcée également par une autre consistant en la création d'un institut ou plusieurs qui s'intéressent aux arts d'Ahwach ou des arts populaires nationaux en général.

Le rôle de ces arts dans le développement de la personnalité marocaine n'est plus à démontrer, relèvent les participants.

Présent à cette rencontre, Ahmed El Idrissi, directeur du conservatoire d'Agadir, a souligné qu'""une partie des multiples variétés d'Ahwach est en train de disparaître, ou du moins menacée par la disparition"", ajoutant que ""si on n'intervienne pas d'urgence pour se préoccuper des conditions matérielles des artistes exerçants"".

Enumérant les différents genres d'Ahwach dont celui du suspens, du spectacle, de guerre, ainsi qu'Ahwach soufi, M. El Idrissi, qui avait développé une thèse de doctorat sur ""la composition musicale dans les arts d'Ahwach"", a mis l'accent sur le sens sociologique et parfois anthropologique des différences d'instruments, de rythmes, de danses et de costumes.

Pour sa part, le chercheur Mohamed Mostaoui, qui compte a à son actif plusieurs livres et recueils de poésie en langue amazighe, a abordé les développements extra artistiques survenus dans l'exercice de cet art.

Si la région d'Ahwach, a-t-il expliqué, avait engendré un amateurisme dans les activités des groupes, l'immigration et les nouvelles exigences économiques ont donné naissance, quant à elles, à des troupes professionnelles aussi bien dans le périmètre urbain que rural.

Et de conclure que l'heure serait plutôt de recenser les artistes populaires marocains, de mettre en application les lois et décrets promulgués récemment, notamment ceux ayant trait aux droits d'auteur et enfin de mettre en place un fond documentaire de toutes les productions artistiques, afin de les préserver de la déperdition.
Publié le: 10/09/2006 à 01:50:52 GMT
Source : MAP